Par Gaëlle Hoogsteyn – 5 juillet 2021
Source : https://www.beci.be/quel-avenir-pour-les-bureaux-dans-lere-post-covid%E2%80%89/
Créer des villes verticales
Pour Edouard Cambier, les deux « poches » problématiques en matière d’immobilier de bureau sont le quartier européen et le quartier nord. « Ce sont des quartiers monofonctionnels qui n’ont pas évolué depuis des décennies ».
Au niveau du quartier européen, pour atteindre l’objectif que s’est fixé la Commission européenne, deux à trois bâtiments par an devraient être supprimés au cours des 10 ans à venir. Dans le quartier nord, le train est en marche puisque certains bâtiments sont déjà en train d’être désossés. « L’idée n’est pas de faire disparaître ces bâtiments, mais bien de les utiliser pour créer ce que j’appelle une ‘ville verticale’ », explique Édouard Cambier. « Ainsi, une ancienne tour de bureaux deviendrait multifonctionnelle et innovante en proposant, par exemple, de l’horeca au rez-de-chaussée, du coworking aux 1er et 2e étages, une salle de sport au 3e, des petits et moyens bureaux aux 4e et 5e, de la restauration plus haut de gamme au 6e et ensuite du résidentiel. Enfin, verduriser ces bâtiments serait la cerise sur le gâteau ». Ainsi, ces quartiers, qui étaient littéralement morts en dehors des heures de bureau, pourront devenir des quartiers mixtes où il fait bon vivre, habiter et travailler. « Certaines autres grandes tours pourraient aussi rester des tours de bureaux, mais seraient occupées par plusieurs entreprises et non plus une seule », ajoute-t-il.
Bien sûr, tout cela prendra du temps. « Si la technologie nous permet d’aller très vite au niveau des modes de travail et qu’une partie de ces grands bâtiments sont déjà vides, au niveau immobilier, cela prend plus de temps. La majorité de ces tours de bureaux sont sous contrat locatif de 6 ou 10 ans, voire 20 ans pour les bâtiments publics. On ne s’en ‘débarrasse’ donc pas du jour au lendemain », explique Edouard Cambier. Avant le Covid, le vide locatif était de 7,5 % (pensons par exemple au bâtiment Pacheco, inoccupé depuis 2017). Il pourrait monter jusqu’à 20 % dans l’ère post-Covid.